Importante halte jacquaire, cette cité de caractère offre un patrimoine architectural exceptionnel. Sillonnez sa sauveté labyrinthique et sa bastide quadrillée.
Une étape vers Saint-Jacques de Compostelle
Située sur la voie Conques-Toulouse, Villeneuve d’Aveyron était autrefois dotée d’un hôpital, d’une maladrerie et de plusieurs auberges. Aujourd’hui encore, de nombreux témoignages vous permettent de plonger en plein Moyen Age, à une époque où les pèlerins faisaient halte et croisaient foule de paysans, marchands et artisans.
Le plus bel exemple de ce patrimoine classé est l’église du Saint-Sépulcre, partie intégrante d’un ensemble monastique originellement plus vaste. A la fois romane et gothique, il s’agit d’un chef-d’œuvre d’architecture méridionale. Une de ses chapelles abrite des fresques polychromes datant du XIVe siècle. Eblouissantes, celles-ci mettent en scène un Christ en Majesté, une procession de jacquets et l’étonnante légende du Pendu Dépendu.
La cité présente deux quartiers distincts : une sauveté labyrinthique et une bastide quadrillée. En vous baladant dans Villeneuve, saurez-vous les identifier ? On vous donne quelques indices…
Une sauveté labyrinthique
Perdez-vous dans les ruelles tortueuses et irrégulières de la sauveté, un dédale de pierres claires qui saura vous charmer.
Au milieu du XIe siècle, le seigneur du lieu, Ozile de Morlhon, offrit une partie de ses terres du Rouergue au patriarche de Jérusalem. Très vite, une église portant le nom du Saint-Sépulcre y fut édifiée et une communauté religieuse vint s’y installer. Délimité par des croix en pierre, le territoire de cette sauveté était sous protection divine et il était strictement interdit d’y porter les armes.
Dès lors, les populations campagnardes se greffèrent tout autour, mais de manière assez désordonnée. Ainsi, le premier quartier résidentiel de Villeneuve-d’Aveyron fut assez irrégulier, avec des rues partant dans tous les sens. Ce manque de clarté est aujourd’hui un avantage pour la cité puisqu’il est très agréable de s’y perdre au gré de sa déambulation.
Une bastide quadrillée
Après votre déambulation dans le labyrinthe de pierres, laissez-vous surprendre par la rigueur architecturale de la bastide de Villeneuve d’Aveyron.
C’est près de deux siècles après la fondation de la sauveté, que le comte de Toulouse, Raymond VII, édifia un quartier bastide pour asseoir son autorité dans la région. Organisé autour de la place des Conques, comme l’autre bastide de l’ouest du département, Villefranche-de-Rouergue, ce nouveau lotissement fut doté d’un plan rectiligne dans le but de faciliter les échanges économiques.
Sa structure est délimitée par de deux portes monumentales, la tour Cardalhac et la tour Soubirane, parfaits exemples de construction militaire avec leurs mâchicoulis, leurs assommoirs et leurs archères canonnières. Ces édifices ouvrent sur deux rues charretières partiellement flanquées d’arcades, sous lesquelles se déroulaient les transactions commerciales. Une de ses plus élégantes demeures accueille désormais la Galerie Jean-Marie Périer, témoignage exceptionnel de l’œuvre artistique du photographe Jean-Marie Périer.
Dans cette partie du village, le rythme régulier des rues vous invite au temps d’une pause. Prenez un moment pour boire un verre, sous les charmantes arcades de cette cité de caractère.